Mesures d’interdiction et réparation sur le fondement du parasitisme pour le Rubik’s Cube
par Camille PECNARD et Pierre-Emmanuel MEYNARD, avocats et associés du cabinet Lavoix
Le Rubik’s Cube, célèbre casse-tête vendu dans le monde entier, connaît un nouveau développement devant les juges français, à l’encontre d’un ancien distributeur.
Par un arrêt du 18 novembre 2022 (CA Paris, Pôle 5, ch. 2, n° RG 20/18533), la Cour d’appel de Paris a interdit la commercialisation d’un puzzle cubique reprenant les caractéristiques du Rubik’s Cube en considérant que l’intimé s’est contenté, selon la formule consacrée, de profiter sans bourse délier de la notoriété ancienne du Rubik’s Cube en reprenant en particulier :
- le mécanisme interne du Rubik’s Cube,
- l’aspect extérieur du Rubik’s Cube,
- le premier nom de baptême du Rubik’s Cube, à savoir « Magic Cube ».
Le parasitisme est un moyen d’action qui permet en droit français d’engager la responsabilité d’une partie qui détourne les efforts et investissements du demandeur, pour s’immiscer dans son sillage, en évitant tout investissement.
La Cour relève ainsi que l’intimé ne démontre pas les investissements qu’il allègue. Elle note également qu’il est le distributeur de la marque “Rubik’s” et des produits “Rubik’s Cube” en France depuis 2002, ce qui lui a donc permis de connaître tant le marché du produit notoire Rubik’s Cube, que sa stratégie commerciale et ses réseaux de distribution.
Cet arrêt infirme un jugement du tribunal parisien du 29 octobre 2020 qui avait rejeté cette même demande en parasitisme après avoir considéré qu’à défaut de risque de confusion, il n’était pas établi que le défendeur aurait cherché à bénéficier de la notoriété et des investissements consacrés à la promotion et à la conception des Rubik’s Cubes.
La Cour vient rappeler que la caractérisation d’agissements parasitaires ne nécessite pas la démonstration de l’existence d’un risque de confusion et confirme par ailleurs le jugement en ce qu’il a reconnu la contrefaçon des marques verbales et semi figurative Rubik’s par le second intimé, distributeur de ces puzzles cubiques.
[ English version ]
Measures of prohibition and compensation granted to the Rubik’s Cube on the basis of parasitism by Camille PECNARD and Pierre-Emmanuel MEYNARD, lawyers and partners at Cabinet Lavoix
The world-famous Rubik’s Cube experienced a new positive development before the French Court in a case against a former distributor.
Last 18th November 2022, the Paris Court of Appeal (CA Paris, Pôle 5, ch. 2, n° RG 20/18533) prohibited the marketing of a look-a-like puzzle cube reproducing the characteristics of the Rubik’s Cube, holding that the former distributor took advantage of the Rubik’s Cube’s long-standing notoriety without making any investments himself. In particular, the Court held that the sale of the look-a-like puzzle cube constituted an act of parasitism because it reproduced:
- the internal mechanism of the Rubik’s Cube,
- the external appearance of the Rubik’s Cube,
- the name “Magic Cube”, which was the name originally given to the Rubik’s Cube.
Under French law, a party is held liable on the ground of parasitism if it follows in the footsteps of the claimant and free rides on his efforts and investments, while avoiding any own investment.
The Court noted that the former distributor did not demonstrate the investments he alleged to have made. In fact, the Court underlined that the respondent had been the distributor in France for “Rubik’s Cube” products since 2002. He therefore had an extensive knowledge of the well-known Rubik’s Cube’s market, as well as its commercial strategy and retail networks.
This decision overturns the Paris Court of First Instance’s judgment of 29th October 2020, which had dismissed the same claim for parasitism. This Court considered that, in the absence of any likelihood of confusion, it was not established that the defendant sought to benefit from the well-known status of the Rubik’s Cubes and from the investments made for its promotion and design.
The Court of Appeal reminded that parasitism does not require the evidence of a likelihood of confusion. It also partly confirmed the trial judgment, as it recognized the infringement of the Rubik’s word and semi-figurative trademarks by a second respondent who sold look-a-like puzzle cubes in its store.
“Mesures d’interdiction et réparation sur le fondement du parasitisme pour le Rubik’s Cube”, un article de Camille PECNARD et Pierre-Emmanuel MEYNARD, avocats et associés du cabinet Lavoix